La réforme des rythmes scolaires ne cesse pas de soulever de nombreuses questions. Du point de vue des enfants, les semaines d’école à l’avenir ne seront pas forcément allégées
puisqu’ils conserveront 24 heures d’enseignement hebdomadaire. Les enfants seront même certainement plus fatigués de devoir se lever le mercredi matin. Sans oublier la complication que va
apporter pour eux, et leurs parents, la disparition du mercredi matin pour l’organisation de certaines activités extrascolaires (sport, musique, dessin…).
La réforme affiche également la volonté de développer des activités périscolaires culturelles, artistiques ou sportives, ce qui est une bonne idée. Cela nécessitera que les communes puissent
recruter suffisamment animateurs qualifiés, ce qui a un coût et prend du temps mais cela reste une bonne idée. Pourtant, dans le même temps, le Ministre annonce qu’il va diminuer les taux
d’encadrement des enfants durant ces activités périscolaires. Il semble qu’il y ait là une sérieuse contradiction.
Surtout, la réforme confie au Maire un pouvoir nouveau d’organisation du temps scolaire qui s’imposera à tous : enfants, parents d’élèves et enseignants. Là encore, les questions sont
innombrables sur toutes les options existantes et mériteront d’être débattues et évaluées.
A présent, Mme le Maire de Charleville-Mézières doit dire d’ici le 31 mars 2013 si la réforme s’appliquera à la rentrée prochaine ou à celle de 2014. Face à toutes ces interrogations, le groupe «
Unis pour Agir » a approuvé la création d’une commission sur la mise en place de la réforme des rythmes scolaires lors du conseil municipal du 13 février, mais avec deux conditions :
- D’abord, qu’on prenne le temps nécessaire à une décision partagée par tous. Pour nous, il n’est pas possible de décider l’application de la réforme à la rentrée prochaine car il ne sera jamais
possible d’examiner toutes les questions en trois mois. Et il s’agirait d’un semblant de concertation ;
- Qu’on ne limite pas la concertation à la seule commission créée par la municipalité, mais qu’on sollicite au minimum l’ensemble des conseils d’école de la ville.
Des heures passées dans la classe de ma mère, enseignante jadis à l’école maternelle Louis Hanot, j’ai gardé la conviction profonde que les premières années de l’école, de la maternelle au
primaire, étaient décisives pour les enfants, spécialement ceux issus des familles les plus modestes. Aux côtés de l’Education nationale, notre Ville doit avoir une forte ambition en matière
scolaire.
C’est pourquoi, sur les rythmes scolaires, il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Les consignes partisanes ou la « carotte » financière offerte par le Ministère ne doivent pas peser
grand-chose, quand il s’agit de l’intérêt de nos enfants.